1er entretien

La nuit était maintenant tombée sur La Salle, petite ville inquiétante aux nombreux cadavres dans le placard. Une vague de froid s’était abattue impitoyablement, en surprenant plus d’un qui rentrait chez eux à pas pressé. Mais rapprochons-nous d’un endroit bien précis, d’un endroit où maintes et maintes recherches sont effectuées dans le seul but d’obtenir la vérité… Dans les locaux du Reporter, une jeune femme épluchait sans cesse le dossier où était imprimé « Georgia Kelly » en grosses lettres noires. Elle tenait en main tout ce qui avait déjà été dit mais ce qu’il restait à faire, c’était trouver les dessous de l’affaire…

Alice Keller, aux traits gracieux, plongée dans la contemplation évasive des quelques feuilles imprimées, était totalement perdue dans ses pensées. Il y avait des faits : un décès incongru un Vendredi 13 dans la chambre 66 d’un vieux motel. Etait-ce un serial killer passionné par l’obscurantisme ? Ou un jeune amoureux transi qui ait voulu réclamer vengeance tout en trouvant originale l’idée de faire ça dans la superstition ? Ou encore, une jeune fille, ne portant pas la jeune Georgia dans son cœur… Tout était possible et le manque d’indice se faisait cruellement sentir.

La jeune femme saisit la tasse de café brûlant entre ses doigts habiles avant de se rabattre contre le dossier de son siège. La question qui lui brûlait les lèvres était quand même : pourquoi les conditions de son meurtre restaient inexpliquées ?

De sa main valide, elle vint attraper un crayon pour griffonner quelques noms sur une page blanche : Peter à Georgia <- Luke <- Fanny

Cela était un cercle vicieux. Les accusés potentiels dans le domaine indomptable des relations sexuelles étaient couchés sur le papier.

Elle jeta brièvement un coup d’œil à sa montre pour constater que son rendez-vous de 22heures allait bientôt arriver. Qui était-ce ? Et bien Peter Cofield, premier suspect potentiel de ce meurtre irrésolu. Elle jeta un coup d’œil autour d’elle et constata qu’il n’avait personne dans les alentours ; ils seraient donc tranquilles pour discuter et mettre les choses à plat, en espérant que celui-ci soit d’accord…